Emprisonnée depuis le coup d’Etat de 2021 mené par l’armée, l’ancienne cheffe du gouvernement birman, Aung San Suu Kyi, a été sortie de sa cellule et transférée dans une maison, a annoncé mercredi 17 avril une source officielle à l’Agence France-Presse (AFP). Celle-ci n’a pas précisé s’il s’agissait d’un placement en résidence surveillée ou d’une réduction de sa peine, mais selon le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, la Prix Nobel de la Paix, 78 ans, doit « recevoir des soins en raison de la canicule ». Une source de l’armée, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que l’ancien président Win Myint avait également bénéficié de cette mesure. Le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a fait savoir qu’une vague de chaleur avait incité les autorités à prendre des mesures pour protéger les détenus vulnérables. « Non seulement Daw Aung San Suu Kyi et U Win Myint, mais aussi des prisonniers âgés ont reçu les soins nécessaires en raison des fortes chaleurs », a expliqué à l’AFP Zaw Min Tun. La junte a par ailleurs annoncé mercredi, dans un communiqué, l’amnistie de 3 300 prisonniers à l’occasion du Nouvel An birman. Les autres détenus bénéficient d’une réduction d’un sixième de leur peine, sauf ceux condamnés pour meurtre, terrorisme et trafic de drogue, précise le communiqué. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Kim Aris, fils d’Aung San Suu Kyi : « Je ne veux pas qu’on l’abandonne, ni qu’on l’oublie » Ajouter à vos sélections Aung San Suu Kyi reste populaire en Birmanie Aung San Suu Kyi, âgée de 78 ans et lauréate du prix Nobel en 1991, avait été condamné à trente-trois ans de prison en décembre 2022 à l’issue d’un simulacre judiciaire pour une série de condamnations pénales allant de la corruption au non-respect des restrictions relatives au Covid. Mais l’ancienne dirigeante avait bénéficié d’une grâce partielle par le général Min Aung Hlaing, chef de la junte en août 2023, ramenant sa peine à vingt-sept ans de prison. Lire le reportage : Article réservé à nos abonnés Aux portes de la Birmanie, le soutien à la junte s’effrite Ajouter à vos sélections Elle avait été en grande partie cachée aux yeux du public depuis son arrestation par les militaires lors de leur prise du pouvoir par un putsch en 2021, aperçue une seule fois sur des photos granuleuses des médias d’Etat prises dans une salle d’audience de Naypyidaw. Mais son état de santé suscite des inquiétudes depuis son arrestation. Son fils Kim Aris a déclaré en février à l’AFP qu’elle était toujours détenue dans un complexe pénitentiaire à Naypyidaw, la capitale bâtie par les militaires. Un complexe qui ne disposait pas de système de climatisation durant les périodes de chaleur, avec des murs en béton qui suintaient d’eau durant la mousson, avait décrit l’an dernier à l’AFP Sean Turnell, incarcéré là-bas pendant plusieurs mois. L’enfermement dans cette capitale isolée contraste fortement avec les années qu’Aung San Suu Kyi a passées en résidence surveillée sous la junte précédente, où elle est devenue une figure de proue de la démocratie connue dans le monde. Pendant cette période, elle avait vécu dans le manoir familial de l’époque coloniale situé dans le centre de Rangoun, après s’être fait connaître lors de grandes manifestations contre la junte de l’époque en 1988. Aung San Suu Kyi reste très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été ternie par son accord de partage du pouvoir avec les généraux et par son incapacité à défendre la minorité musulmane persécutée des Rohingya. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guillaume de Langre, expert en énergie : « La Birmanie connaît un retour en arrière que peu de pays ont expérimenté » Ajouter à vos sélections Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu
Author : News7
Publish date : 2024-04-17 07:14:17
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